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Atelier de Consultation Communautaire : Mobilisation des Leaders Locaux Contre les Mariages Forcés et les EAS à Masisi

Publié mercredi 7th août 2024

Les communautés de Masisi et Nyiragongo unissent leurs forces pour renforcer la résilience et protéger les jeunes filles


Le mardi 30 juillet 2024, à Nzulo, un atelier de consultation communautaire a été tenu par les leaders locaux, autorités locales et organisations œuvrant dans le territoire de Masisi. L'activité visait à impliquer la communauté dans la lutte contre les mariages forcés et les abus et exploitations sexuels (EAS). Environ 30 participants ont pris part à cette activité.

Selon plusieurs rapports, les mariages forcés représentent une menace significative pour la vie, le bien-être et l'avenir de millions d'enfants, en particulier les jeunes filles, qui sont contraintes de mettre fin à leurs études et de renoncer à leur avenir pour devenir des épouses avant leur majorité. Le mariage forcé et les EAS sont considérés comme des formes de traite des êtres humains.

L'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC), via le Fonds d'affectation spéciale des Nations Unies pour les victimes de la traite des êtres humains (UNVTF), a confié à l'APEDH la mission de lutter contre ces pratiques dans le cadre du projet de Réponse rapide de la réinsertion et résilience communautaire dans l’aire de santé de KIROTCHE dans le territoire de Masisi et à Bushagara dans le territoire de Nyiragongo.

L'atelier a duré environ trois heures et a été modéré par monsieur Arsène Nguru, chef de projet. Les participants ont discuté des questions liées au mariage forcé et aux EAS dans une ambiance conviviale. Une agente psychosociale a été désignée pour recevoir, écouter et orienter les victimes. L'APEDH fournira un soutien psychologique et référera les victimes pour la prise en charge médicale, juridique et judiciaire.

L'objectif global de l'APEDH est de renforcer la résilience communautaire et de promouvoir la réinsertion sociale des populations affectées par les conflits en territoires de Nyiragongo et de Masisi, en luttant contre les EAS et les mariages forcés. Les communautés Kumu et Hunde, majoritaires dans ces territoires, ainsi que d'autres communautés, seront activement impliquées pour réduire les violations des droits humains et créer un environnement plus sûr pour les femmes, les enfants et les jeunes filles.





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Le 27 juillet 2024, une affaire d'arrestation arbitraire mêlée à des accusations de viol ébranle le quartier Ndosho, à Goma. Deux jeunes hommes, MUGISHO MUFUNGIZI et SHEMIRE AKUMWANI Patrick, sont arrêtés par la police, accusés d'avoir participé à l'agression sexuelle d'une jeune femme, Zawadi Ruhamia. Alors qu'ils se trouvent dans une buvette au moment des faits, ils ont été confondus avec les auteurs du viol présumé. La victime elle-même a affirmé que les coupables étaient des individus aux dreadlocks, contrairement à l'apparence des deux accusés.

Cette affaire met en lumière un problème récurrent en République Démocratique du Congo : les arrestations arbitraires. Bien que la Constitution garantisse le droit à la liberté et à la sécurité, de nombreux citoyens congolais continuent de subir des détentions injustifiées. Souvent, ces arrestations sont motivées par des abus d'autorité, des tentatives de corruption, ou le simple désir de démontrer la puissance des forces de l'ordre. Malheureusement, ces pratiques portent atteinte aux droits humains fondamentaux, sapant la confiance du public dans le système judiciaire.

C'est dans ce contexte que l'Action pour la Paix, l'Éducation et la Défense des Droits Humains (APEDH) est intervenue pour offrir un accompagnement juridique aux deux jeunes hommes et à leurs familles. L'APEDH, fidèle à sa mission de lutter contre les inégalités sociales et de promouvoir les droits humains, a pris à cœur la défense de ces jeunes accusés, tout en respectant le principe de présomption d'innocence.

Sous la conduite de l'auditorat militaire de Goma, une enquête a été menée sur le lieu du crime. Malgré les accusations initiales, des témoignages recueillis sur place ont indiqué que MUGISHO MUFUNGIZI et SHEMIRE AKUMWANI Patrick étaient absents lors de l'incident. Leurs voisins et d'autres témoins ont attesté de leur innocence, soulevant ainsi des doutes sérieux sur la validité des accusations portées contre eux.

Bien que cette affaire souligne les graves lacunes dans l'application des lois relatives à la détention préventive et aux arrestations en RDC, elle est aussi une réussite partielle. Grâce à l'implication de l'APEDH et aux efforts de l'auditorat militaire, les droits des accusés ont été protégés et une enquête approfondie a été menée, entraînera une condamnation injuste. Ce cas témoigne de l'importance d'un soutien juridique vigilant et de l'implication de la société civile pour veiller à la justice.

Toutefois, il reste encore un long chemin à parcourir pour éradiquer les arrestations arbitraires en RDC et garantir que chaque citoyen soit traité équitablement devant la loi.

L'APEDH renouvelle son engagement à lutter pour les droits des citoyens congolais, et à poursuivre sa mission de promotion de la justice et de protection des plus vulnérables face aux abus du pouvoir.

Dans le contexte tragique de septembre 2024, l'APEDH se voit contrainte de rapporter une détérioration alarmante de la situation sécuritaire dans la province du Nord-Kivu, particulièrement dans les territoires de Nyiragongo et Masisi. Les affrontements récents entre les forces de défense et les groupes armés, tels que le M23, ainsi que les incursions des ADF, ont entraîné un climat de terreur et de désespoir parmi la population. Les données recueillies indiquent 74 incidents de violence documentés, dont une augmentation marquée des kidnappings et des agressions sexuelles, touchant particulièrement les personnes les plus vulnérables, comme les déplacés internes.

Le contexte sécuritaire s'est détérioré malgré l'existence d'un cessez-le-feu, révélant une situation de conflit continu qui affecte gravement la vie quotidienne des citoyens. Les affrontements dans les zones de santé de Masisi, notamment, ont provoqué une montée des tensions communautaires et un sentiment d'insécurité omniprésent. Cette violence a particulièrement touché les femmes et les enfants, exposés à des risques accrus d'exploitation et de violence.

En ce mois de septembre, l'APEDH a recensé avec regret un total de 7 cas d'agressions sexuelles, alors que le nombre de kidnappings a atteint des proportions alarmantes, avec 33 incidents signalés. Les cas de meurtres, au nombre de 13, témoignent d'un climat de peur qui paralyse les communautés. Les mariages forcés, au nombre de 5, soulignent également la dégradation des normes sociales et l'exploitation des jeunes filles, déjà fragilisées par la crise.

Les défis auxquels l'APEDH est confrontée pour mener à bien son monitoring de protection sont exacerbés par des facteurs tels que le refus de témoins de partager des informations, la peur des représailles de la part des groupes armés, et l'absence de couverture réseau dans certaines zones critiques. Ce manque de données empêche une réponse efficace et rapide aux urgences, renforçant la désolation face à la situation prévalente.

L’APEDH s'efforce de mobiliser ses ressources pour répondre à ces défis, renforçant la sensibilisation et la collaboration avec d'autres organisations pour lutter contre la violence basée sur le genre. Toutefois, il est regrettable de constater que malgré ces efforts, les conditions de vie dans les camps de déplacés et les zones touchées restent précaires.

En conclusion, la situation sécuritaire et humanitaire se dégrade, et il est impératif d'intensifier les efforts pour protéger les populations vulnérables et assurer un accès humanitaire adéquat. L'APEDH exhorte les autorités à renforcer les mesures de sécurité et à soutenir les initiatives locales visant à promouvoir la paix et la sécurité.

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